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il y a 4 ans
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Sur la scène, une brune voluptueuse faisait valser ses énormes seins nus au son de la musique disco. Sans beaucoup de grâce, en fait, mais le public n'en demandait pas tant. Moi non plus, il faut l'avouer : plutôt timide en de tels endroits, j'étais terré dans un coin sombre de la salle, les yeux rivés sur le spectacle de la danse scabreuse, sans oser regarder les autres clients, mais sans chercher pour autant à cacher la formidable érection que provoquait en moi la danse des chairs, sur la scène. Mais ce qui me fascinait le plus, chez Dame Molly, au delà de sa vulgarité sans réserve, presque insolente, c'était la formidable beauté de ce corps.
Une taille fine qui accentuait le découpé de ses énormes seins et ses hanches généreuses; une peau merveilleusement veloutée; des cuisses fermes qui s'enfermaient dans un bas de filet rouge évoquant les douceurs de quelque bordel de contes pour adultes... Et un visage dont le maquillage, un peu trop prononcé, accentuait le caractère envoûtant.
Elle enleva son slip d'un geste brusque et se retrouva nue au centre de la scène. Puis elle écarta légèrement les jambes. Entre ses cuisses, une masse de chair encore un peu molle surgit aussitôt. Dame Molly commença à frotter son propre pénis avec volupté et il prit des proportions étonnantes. La musique était soudainement devenue plus langoureuse et je me sentis défaillir à la vue de cette femme au sexe viril. Jamais je n'ai souhaité avec autant de force goûter à un sexe d'homme. Jamais n'ai-je souhaité avec autant de hâte laisser glisser ma langue le long de la veine gonflée d'un pénis, embrasser avec tendresse les peaux plissées d'un scrotum, sentir sous mon palais les pulsations d'un testicule et laisser enfin entrer l'organe avec force, avec violence, jusqu'au fond de ma gorge, pour y déposer le liquide de l'amour.
Monica a dû lire le désir dans les tremblements de mon corps. Elle s'est assise à ma table. «Vous aimez cette fausse femme ? »
- « Oui... M... »
J'étais absolument confus. Ce n'était pas ma première visite à ce bar de travestis, mais c'était la première fois qu'on m'y abordait. Et Je ne savais guère, à ce moment, si j'avais affaire à un homme ou une femme; l'incertitude me troublait. « Je m'appelle Monica, et j'aime les hommes dociles » qu'elle me dit, sans attendre vraiment de réponse. « Et vous? Vous aimez les travelos ? »
- « Oui... Et les femmes dominantes aussi. »
Ça y est. Subjugué par cette femme directe, j'avais avoué dès l'abord un fantasme enfermé jusque là au plus profond de moi. Monica n'attendit guère d'autre confidence. Avec assurance, elle sortit de son sac une paire de menottes, et sans même que j'aie pu saisir le sens de son geste, je me retrouvai les poignets liés derrière le dossier de ma chaise. Mon univers venait de basculer. Je sentais que rien ne serait jamais plus pareil. « Tu t'appelles comment, esclave? »
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« Claude »
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« T'as intérêt à te laisser faire, Claude chéri, parce que quand je suis fâchée, je deviens méchante; mais si tu es docile, ta maîtresse Monica saura être généreuse. »
Il était évident que j'allais être docile. Devant cette femme très belle, au visage plutôt doux, mais au regard de glace, je me sentais sans défense. Et c'est comme ça que je l'ai laissée m'entraîner, fermement mais sans rudesse, vers les toilettes pour femmes, fréquentées surtout, en un tel endroit, par les androgynes soucieux de parfaire le contour de leurs lèvres, de remettre un peu de poudre, de replacer une perruque glissante.
Là, dans la lumière crue des lavabos, devant un miroir indiscret, je l'ai vu sortir de son sac un rasoir fin et sa trousse de maquillage. En quelques minutes, elle avait effacé de mon visage toute trace du mâle et elle s'affairait maintenant à appliquer du fond de teint sur ma peau, du rouge sur mes lèvres, puis du mascara sur mes cils. Je la regardais agir, passif comme je ne l'avais jamais été, enveloppé dans un tendre frisson. Elle portait des bottes de cuir noir, à talons étroits, juste un peu trop hauts pour être confortables, mais se déplaçait avec aisance.
Sa robe droite, toute sage, d'un rose délicieusement romantique, aurait suggéré la douceur, si des épaules un peu fortes, et quelques accessoires provocants de cuir et de métal ne l'avaient transformée en tenue de combat. Ses lèvres étaient du même rose, comme le tour de ses yeux. Sur son front, un bandeau rose et noir s'harmonisait avec le reste. « Désormais, tu vas t'appeler Claudia, quand tu seras avec moi », me dit-elle en terminant son œuvre d'art.
Quand elle eut rangé ses fards, elle me fit signe de la suivre. Je traversai derrière elle la salle encore sombre, jusque dans la rue, en silence, le visage peint et les mains menottées dans le dos, sous les regards amusés des passants, heureusement dispersés à cette heure tardive. J'ai baissé les yeux au sol pour ne pas laisser paraître ma honte, puis je me suis engouffré dans l'auto de Monica. Elle défit l'agrafe de mon pantalon et m'ordonna avec une voix sèche de me dévêtir complètement. Menotté comme j'étais, la chose me fut difficile. Je la sentais, à mes côté, goûter avec délices mes misérables contorsions. Mais elle apprécia surtout, lorsque mon pantalon glissa sur la moquette, de découvrir le slip de soie transparent, les jarretelles et les bas de nylon qui me tenaient lieu de dessous.
« Oh wow ! Je pense que j'ai frappé le gros lot. Ma fabrication de Claudia sera bien plus simple que je l'imaginais ! »
Sous le masque de maquillage qu'elle m'avait composé, je me sentis rougir. Certes, il m'arrivait souvent de revêtir, sous mes vêtements d'homme, de tels dessous féminins. Je crois même que je ne m'étais pas acheté un seul sous-vêtement masculin depuis quatre ou cinq ans ! Mais jamais, jusqu'ici, on ne m'avait vu ainsi. J'étais humilié… et ravi pourtant que mon secret le plus intime soit enfin partagé. Sous le regard de cette étrangère, tout ridicule que je puisse paraître, je me sentais désirable malgré tout. Et je sentis mon pénis se gonfler lentement, augmentant à la fois ma honte et ma satisfaction. Monica ne fit pas de commentaire, mais son regard réprobateur m'indiquait clairement qu'elle jugeait ce gonflement tout à fait indécent.
Dix minutes plus tard, j'étais en face de chez elle, et c'est toujours menotté, en slip translucide d'où mon pénis débordait largement, en bas de nylon et en jarretelles, que Monica me fit
traverser la rue, déserte heureusement cette fois, et pénétrer dans son rez-de-chaussée. Elle me fit signe de m'asseoir, défit mes menottes, enleva mon t-shirt, embrassa avec tendresse mes pauvres seins d'homme en érection timide, puis disparut quelques minutes dans sa chambre. Quand elle revint, elle portait toujours ses bottes aux talons trop effilés, mais avait troqué sa robe rose plutôt sage pour un slip de cuir noir serti de clous menaçants, une guêpière de lycra noir qui lui enserrait délicieusement la taille, et des gants de cuir souple, dont la peau noire se prolongeait presque jusqu'aux épaules.
Elle m'offrit un verre de liquide doré que je crus être du champagne, jusqu'au moment où je l'approchai de ma bouche et découvrit avec surprise qu'il s'agissait d'urine. J'eus un mouvement de répulsion et éloignai le verre de mes lèvres.
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« Allez, Claudia. Ce n'est pas poli de lever le nez sur ce que ta maîtresse te donne. Surtout que je te l'ai préparé avec amour ! »
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« Mais... Je... »
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« Claudia, reprit-elle sèchement cette fois. Sois une fille bien élevée et bois ce que je t'offre sans rechigner. Sinon, il me faudra te dompter, et tu finiras par boire de toute façon. »
Je levai doucement le verre à mes lèvres, et en fit couler un peu dans ma bouche. L'odeur était tenace et le goût à la fois âcre et salé. j'eus un léger haut le cœur, mais je n'avais pas le choix. Je pris d'une seule lampée tout le contenu du verre comme pour traverser le plus rapidement ce mauvais moment.
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« Brave petite Claudia. Tu viens de réussir le premier test. Mais à l'avenir, il faudra toujours m'obéir avec le sourire. Pas avec cette affreuse grimace. »
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« Bien, madame ! »
Monica me fit passer dans une chambre et me demanda de troquer mes chaussures d'homme pour une paire de souliers à talons de dix centimètres, bien trop petits pour mes pieds. J'eu du mal à les enfiler. Puis, je fis quelques pas d'essai et parvins sans trop de peine mais sans élégance à conserver mon équilibre. La vue dans un miroir de cet homme en talons hauts et en bas de nylon, avec son slip translucide et le torse nu, le visage maquillé avec un léger excès, eut l'effet d'un choc électrique sur mon pénis qui acheva de bander complètement. Monica feignit de ne rien remarquer, me tendit un soutien gorges et deux prothèses mammaires, puis une robe de bonne, en lycra noir, avec des bordures et un tablier de dentelles. « Quand tu viendras chez moi, ça sera ton uniforme.
- Maintenant, marche devant moi. Fais les cent pas. Je veux voir comment tu te débrouilles avec les souliers. »
Au début, la meurtrissure de ces souliers trop étroits me parut supportable, mais elle allait désormais s'accroître tout au long de la nuit au point d'engourdir complètement mes pieds vers
le matin. Car je n'allais pas avoir de répit. Monica fixa en effet mes poignets sur deux anneaux, disposés sur le mur à 1 mètre 80 du sol, et me força à m'accroupir, jambes pliées et bras tendus. Mon visage se trouva ainsi à la hauteur de son pubis. Elle dégrafa son slip de cuir.
- « Lèches-moi, esclave. Lèches-moi fort. Fais-moi jouir avec ta langue, petite garce. Et que ça soit bon, parce que sinon, c'est le fouet. T'entends petite conne ? »
Elle venait de troquer son ton amical pour celui de l'insulte. Je sentis brusquement toute la férocité de cette femme, mais il était trop tard. Je n'avais d'autre choix que d'obéir. Sans grande retenue d'ailleurs, moi qui ai toujours beaucoup aimé caresser les chattes avec ma bouche... N'empêche que les insultes et les menaces qu'elle ne cessait de me proférer, tout le temps de ma « célébration » ne facilitaient pas la détente. J'étais crispé par la peur.
Elle écarta ses jambes et vint coller sa touffe brun roux contre mes lèvres. Je tendis la langue, et sentit l'humidité de son clitoris.
L'odeur était envoûtante. Comme je cherchais à exciter les lèvres humides de son sexe, je la sentis se mettre en mouvement, pressant par saccades son clitoris contre ma langue tendue. Avec ses mains derrière ma nuque, elle vint presser ma tête plus fortement contre elle, m'empêchant presque de respirer. Je me sentais réduit à l'état d'objet sexuel, jouet sans défense qu'elle manipulait avec expertise. L'exercice me parut d'abord excitant. Mais il dura une bonne quinzaine de minutes, pendant lesquelles la tension sur mes poignets accrochés au mur et la douleur de mes pieds enfermés dans leur étau de cuir finirent par mobiliser toute mon attention. Je désespérais qu'elle vienne enfin, et que les volutes de la satisfaction lui fassent relâcher la pression de moins en moins tendre qu'elle exerçait sur mon corps meurtri.
- « T'aimes-ça, hien, p'tite garce ? Tu paierais cher pour me planter ton pénis de merde dans ma fente ? Mais t'auras pas ce plaisir ! J'ai d'autres projets, pour toi, ma petite chérie ! »
Elle relâcha enfin son étreinte, mais elle n'en avait pas pour autant fini avec ma bouche. Se retournant de 180 degrés, elle me présenta la fente de ses fesses. « Ta langue, salope, j'la veux dans mon cul. T'entends ? Le plus loin possible dans mon cul. »
Elle approcha de ma bouche la porte étroite de son anus. Aurais-je dû le trouver répugnant ? Je préférai ne pas y penser et fit ce qu'elle m'avait ordonné. Le tendis la langue. « Oui!... Ouuuuiii! Oh quelle belle pute tu fais, salope. Allez entre ! Entre! Dans mon cul. Mais entre, que j'te dis, p'tite conne ! »
J'essayais de mon mieux de pénétrer le trou rose et serré qu'elle pressait sur ma bouche. Mais j'avais la langue meurtrie des efforts faits, auparavant, à son autre orifice. Elle pressa un peu plus ses fesses sur mon visage, coincé contre le mur. Je fis un douloureux effort pour tendre encore plus ma langue et je sentis enfin s'ouvrir l'orifice. « Aaaah ! Ca y est ! T'es un ange Claudia ! » Elle me tenait serré contre elle avec une main, et se masturbait avec l'autre, en dandinant son fessier sur ma langue tendue, compressée par son anus, au fond duquel je sentais l'humidité chaude de ses muqueuses. Jamais je n'avais connu de contact aussi intime avec l'intérieur d'un corps de femme. Jamais je ne m'étais senti aussi humilié, sans défense, marionnette inconfortable d'une bête en chaleur. Bon Dieu ! Qu'attendait-elle pour venir ? Combien de temps allait durer ce supplice décadent ? « Tu sais, si tu fais bien ces choses, un jour je te permettrai de lécher aussi mes amies. Ta petite langue de suceuse va faire fureur, Claudia. Ooohh Oui ! Continue ! »
Puis soudain, son corps s'anima de mouvements saccadés. L'orgasme venait enfin m'annoncer la libération. Les mouvements prirent de l'ampleur, comme des vagues dont je ressentais les derniers reflux jusque dans le sphincter qui m'enserrait la langue. Ses respirations se firent plus lentes, jusqu'au relâchement de tous ses muscles. Alors, la jouissance consommée, elle s'éloigna avec mépris de ma bouche, remit son slip. « Maintenant, dit-elle froidement, il faut dormir, Claudia, parce que demain, tu as tout le ménage à faire, sans oublier les services personnels qu'il faudra me rendre. »
Elle quitta ainsi la chambre, et je réalisai sur le champ qu'elle avait décidé de me laisser passer la nuit, accroupi avec les poignets liés au mur. Avec quelques contorsions, il me fut possible de me lever, mais le progrès était mince : j'en avais pour quelques heures à souffrir, adossé à un mur, immobile, monté sur des chaussures trop petites, les pieds de plus en plus engourdis de douleur... Combien de fois avais-je déjà vécu en rêve des situations de ce genre ? Des centaines, sans doute. Et à chaque fois, le fantasme me conduisait rapidement à l'érection et à l'orgasme. La réalité était moins agréable. Inconfortable, souffrant des pieds et des poignets, épuisé mais incapable de trouver une position pour dormir, je n'arrivais guère à apprécier le potentiel érotique de la situation. Et pendant des heures de plus en plus intolérables, j'attendis que Monica veuille bien se lever.
Elle le fit heureusement assez tôt, vers 7 h 30 environ. Lorsqu'elle ouvrit la porte de ma chambre, vêtue d'un peignoir translucide, je vis pour la première fois ses seins nus et sentis l'odeur de son parfum. Mon pénis ne tarda pas à réagir. Elle regarda l'organe et lança, d'un ton réprobateur: « Eh, p'tite pute, c'est pas encore l'heure des plaisirs. Faut travailler, ma gueuse. Y a un lavage à faire, et mon déjeuner. J'ai vu ce que tu valais comme suceuse; maintenant, faut que tu me montres ce que tu vaux comme esclave. Et puis tu sais que t'es pas très féminine, quand t'es bandée dans ton slip. »
Elle attendit, quatre ou cinq secondes à peine, mais comme mon organe continuait à prendre du volume, devant le spectacle de son corps nu sous mes yeux, elle sortit rapidement de je ne sais où une cravache de cuir, et fouetta l'organe avec violence.
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« Aaarrgh!... »
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« Tais-toi, fatigante. À l'avenir, quand je te dirai de ne pas bander, faudra m'obéir. »
Je baissai les yeux, résigné. Elle en profita pour m'asséner un nouveau coup de cravache, sur les cuisses, cette fois. Je refrénai avec peine un nouveau cri.
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« Qu'est-ce qu'on dit, quand sa maîtresse nous apprend le bon comportement des filles en société ? »
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« Merci, madame. »
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« Voilà ! Tu vois que c'est pas compliqué ! »
J'eus droit à trois longues heures de ménage. Toujours juché sur mes talons trop hauts, les pieds à l'étau dans ce cuir trop étroit, je sentais une douleur atroce à chaque pulsation de mon sang, comme si les veines voulaient éclater entre mes chairs et ossements compressés. Monica vaquait à ses occupations diverses, mais venait avec régularité s'assurer que je ne trichais pas.
« Tu n'auras aucun repos avant de m'avoir fait jouir, et moi seule déciderai quand. Alors, t'es aussi bien de t'y faire ma pauvre petite. » Puis, elle ajouta, avec un ton faussement compatissant : « Tu sais, je te regarde, Claudia, et j'ai pitié. il y a des millions de femmes comme toi, dans le monde, qui sont réduites à l'esclavage. Mais elles, elles ne l'ont pas choisi. Elles sont née femmes. Toi, c'est par choix que tu vivras ce qu'elles doivent encore subir. Appelons ça un supplice... expiatoire. »
Vers la fin de l'avant-midi, Monica vint me chercher dans le boudoir où j'achevais de passer l'aspirateur. Elle portait un « jump suit » de soie noire aux jambes et aux manches très amples, avec un décolleté profond qui laissait entrevoir une camisole de dentelle rouge couvrant à peine la moitié de ses seins. Elle venait de refaire son maquillage, plutôt discret, mais soulignant le double caractère de son visage, mélange de séduction et de férocité. Je ne lui adressai qu'un très bref regard. La douleur à mes pieds était devenue insupportable. Elle vit que j'avais les larmes aux yeux.
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« Qu'est-ce qui ne va pas, petite ? T'as les bleus ? Tu t'ennuies de ta mère ? »
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« Non, madame... Ce sont mes pieds ! Ils sont en feu. »
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« Oh. Tu t'y habitueras, ma fille. Des millions de femmes, dans le monde, ont souffert comme ça, pour faire plaisir aux hommes. Alors, tu peux bien endurer quelques heures de plus. Et puis, tu verras. Après quelques jours, tes os vont se tasser. Tu te sentiras de plus en plus à l'aise dans ces souliers. Il faudra même diminuer encore un peu la pointure, sans doute. »
Elle parlait de quelques jours, avec de la malice dans son regard. Jusque là, j'avais cru à un jeu, cruel et envoûtant à la fois. Ma situation prenait soudainement une autre allure. Mais combien de temps comptait-elle me tenir ainsi en captivité ? J'osai le lui demander.
- « Qu'as-tu à faire de si important, petite pute ? Tu veux aller promener ta queue indécente dans les bars de travelos, et faire rire de toi parce que, entre nous, personne ne t'a jamais entraînée à devenir femme ? Tu veux continuer à fantasmer sur des danseuses sans raffinement et succomber en fin de compte aux charmes du premier petit maquereau venu qui te transformera en putain et te fera faire le trottoir rue Saint-Laurent. Allons ! Sois sérieuse ! Tu veux finir camée, vieillie prématurément ou même sidéenne ? »
« Moi, je t'offre au contraire la chance inouïe de vivre à plein temps comme l'esclave exclusive de Madame Monica. Tu auras les plus belles robes, les maquillages les plus sophistiqués, autant de bijoux que tu en désires. Je t'enseignerai tous les charmes de la féminité. Tu apprendras à être soumise, mais aussi à séduire. Tu seras au nombre des femmes les plus recherchées en ville. Tu seras dressée pour donner le plaisir comme pas une autre ne sait le faire et pour accepter la souffrance avec tant d'exaltation que tu ne pourras plus t'en passer. Tu verras ! Tu n'auras plus à te préoccuper de l'avenir. Avec une seule chose à faire, une seule condition : être docile. Obéir aux moindres caprices de ta maîtresse. Me faire jouir, et faire jouir les hommes et les femmes qui fréquentent ma demeure. Ca ne te plait pas, ce destin remarquable ? »
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« M...Mais... J'ai mon travail... Je… »
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« Tu la fermes, petite effrontée, reprit-elle avec rage. Je t'offres le paradis et tu lèves le nez. Tu m'insultes, conasse ! Alors tu sais ce que tu vas recevoir, comme punition ? Le fouet ! Le fouet jusqu'à ce que tu me supplies de cesser, jusqu'à ce que tu me promettes de rester. Je vais te faire regretter ton insolence et pour te faire pardonner, tu imploreras ta maîtresse, pour qu'elle te laisse lécher son beau petit cul jusqu'à ce que ta langue saigne. »
Elle me tourna le dos, et prit la direction de sa chambre, en me lançant un « suis-moi » si sec qu'il ne tolérait aucune résistance. Je n'avais guère la force de lui résister, de toute façon. Comme si mon costume de bonne et ces souliers qui meurtrissaient ma chair constituaient désormais plus qu'un déguisement, mais une véritable seconde personnalité, enrobant et emprisonnant tout ce que j'étais par ailleurs. J'étais devenue totalement soumise.
En entrant dans la chambre, je fus abasourdie par le luxe. Lit à baldaquins, douillette couverte de dentelles, draperies somptueuses, miroirs.
« Ca t'impressionne, n'est-ce pas, petite sotte ? T'aimerais bien dormir ici avec ta maîtresse Monica, non ? Allez ! Déshabilles-toi ! »
Pendant qu'elle m'aidait à enlever ma robe, je parvins avec peine à enlever les chaussures étau qui me torturaient depuis la veille. Quel soulagement, mais quelle atroce douleur, en même temps, que ce brusque relâchement des ossements, en liberté retrouvée ! Elle me fit enlever mes bas, mon porte-jarretelles et le soutien gorges rembourré qu'elle m'avait prêté la veille. Quand je fus nu comme un ver, elle me fit accroupir sur le dossier d'une chaise, attacha mes deux poignets à ses pattes avant et mes deux chevilles à l'arrière. Et dans mon orifice anal, brandi, prêt à recevoir le fouet, elle enfonça lentement mais sans véritables précautions, un formidable godemiché de latex.
Mon cul était vierge, et la douleur me fit presque hurler. Elle m'ordonna de me taire et, par assurance sans doute, plaça sa main devant ma bouche. Je sentis mon anus résister à la brutale
intromission de ce sexe de latex rigide. Alors le godemiché se laissa refouler, puis, comme une vague, reprit l'assaut avec une pression accrue. La douleur fut terrible. Ce fut comme un déchirement atroce au niveau de mon sphincter anal, mais je parvins à garder silence. Les larmes qui mouillèrent alors mes yeux furent le seul témoignage de la douleur du viol.
Une fois l'orifice ouvert, par contre, la brûlure fit place à une étrange sensation de plénitude, à mesure que le gland de latex caressait mes parois de plus en plus profondes. Je me sentis ridicule de m'être laissée attacher dans cette position vulnérable, et de subir ainsi ce viol de mon orifice culier. Mais il était trop tard. Et je n'avais désormais d'autre choix que d'attendre le fouet. Pourquoi m'être ainsi laissée faire ? Il me vint pour la première fois à l'idée que j'étais probablement plus forte que cette femme cruelle, au corps délicat, somme toute. Alors, pourquoi cette détresse et cette soumission ? Combien de fois aurais-je pu m'échapper depuis le matin ?
J'entendis le fouet claquer faiblement dans l'air de la pièce. Pourquoi étais-je devenue si soumise ? « forte », « soumise »… Voilà que je parlais spontanément de moi au féminin. Je sentis que j'étais en train de vivre une transformation beaucoup plus brutale que je ne l'avais d'abord cru. Non, je n'avais pas voulu fuir ma tortionnaire. Non, le fouet ne me faisait pas peur; je le désirais
même, je crois. Oui, je rêvais du moment où Monica m'accorderait son pardon et me prendrait dans ses bras pour me consoler.
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« Combien de coups tu mérites, Claudia chérie ? » demanda-t-elle, presque avec douceur.
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« Vingt, madame. J'ai été une mauvaise fille. »
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« J'aime ton attitude, maintenant. J'aurais envie de te laisser filer pour cette fois, mais je pense qu'il est bon que tu goûtes à mon fouet, pour la prochaine fois où tu auras des sautes d'humeur. Ou aussi parce que, des fois, il m'arrivera d'avoir envie de te frapper sans raison. Alors, tu dois apprendre à recevoir les coups avec le sourire et me remercier ensuite. Mais 20, c'est trop, ma chérie. Pour la première fois, tu ne le supporterais pas. Disons une dizaine ? »
J'entendis la lanière siffler dans l'air de la pièce et sentis mes deux fesses se déchirer d'un coup sec. Je n'eus pas le temps de retenir mon cri qu'un second sifflement vint marquer une seconde déchirure. La brûlure se répandit sur tous le bas de mon dos, puis jusque dans mon cerveau ou tout se mit à déraper. « Nnnooonnn ! Aaahh ! Meeerde ! Noonn ! »
Une troisième déchirure, puis une autre. Je sentis alors mon pénis se dresser, ridicule, entre les barreaux de la chaise, et je ne pus retenir une formidable poussée de sperme. Éjaculation précoce, violente et désespérée, dans un tel mélange de douleur, d'angoisse et de jouissance. J'encaissai encore deux coups du fouet. Je crois que j'ai dû perdre vaguement connaissance, bien que je m'entendis crier encore, d'une voix étrangement aiguë, comme si je la voulais féminine : « Monica. Arrêtez ! Maîtresse ! Je vous aime ! Pitié... Je ferai ce que vous voulez. Je suis votre esclave. Arrêtez... Non ! Non ! Continuez, plutôt. J'en veux d'autres. Ouii! Frappez. Je suis votre esclave. »
Le supplice prit fin. Monica détacha mes jambes et mes poignets. « Mais tu as éjaculé, petite stupide ! Qui t'en avais donné la permission ? Et t'as sali ma chaise, mon tapis ! C'est pas très féminin, ça. Si t'apprends pas à te retenir, va falloir un jour te couper la queue. Ca serait dommage non ? Car c'est beau un pénis dans une culotte de dentelle transparente. Allez. Lèches-moi tout ce sperme. Je veux pas un cerne sur ma chaise, et plus rien sur le tapis. Et attention ! si je vois la moindre trace de rouge sur le tapis, on recommence avec le fouet ! »
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« Bien madame ! » répondis-je, en commençant à lécher mon propre sperme sur le siège. Pendant une fraction de seconde, l'odeur me parut repoussante; mais comme pour l'urine de Monica que j'avais dû boire la veille, je savais qu'il me fallait exécuter ses ordres. Et je trouvais dans cette situation de soumission totale une certaine extase. J'eus soudain envie de ce sperme, comme d'une récompense délicieuse. Je m'imaginai en train de sucer quelque pénis engorgé, en me demandant si Monica allait un jour m'initier au plaisir de la fellation.
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« Tu aimes ça ? »
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« Hmmm. »
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« T'es aussi bien d'aimer ça car dans les prochaines semaines, tu vas avoir un entraînement intensif : une vraie esclave doit savoir sucer autant un sexe d'homme que de femme. Et toi encore plus que toute autre. Puisque tu possèdes encore ton sexe d'homme, tu devrais savoir mieux que toute femme comment plaire à ces messieurs, non ? Alors, j'ai l'intention d'inviter bien des hommes qui paieront cher pour t'initier à la nouvelle vie de prostituée de luxe ! »
Je me remis à pleurer. Ma maîtresse venait de briser mes dernières résistances. Le projet qu'elle entretenait à mon sujet ne m'attirait en rien. J'étais catastrophée. Comme ces putains qu'on voit dans les films, incapables de résister au chantage de leur souteneur. Je savais qu'elle allait me demander de faire des choses immondes et que j'allais obéir. Je savais que je les ferais, la plupart du temps, sans goût, sans passion, avec rien d'autre que l'écœurement, la honte de moi. Et que je n'allais pourtant rien pouvoir refuser à cette femme araignée qui m'avait enveloppée dans sa toile. Je pleurais. Je me sentais victime honteuse, vulnérable, soumise... et nue.
Elle dut comprendre mon regard de panique : elle ouvrit une large garde-robe, et me tendit quelques fringues aux couleurs remarquables. Je fus si envoûtée par la robe qu'elle fit choir
sur le lit, que j'en oubliai un peu ma détresse.
« Allez, Claudia. Cesse de pleurer. Tu vas voir. Tout va très bien se passer. Ce soir, je te sors. On va te faire belle. Tous les hommes vont te désirer, et les femmes vont être jalouses de toi. On va au restaurant. Mais il faut d'abord que je te prépare. On va enlever tous tes poils. On va huiler ta peau. Tu vas être parfumée, maquillée et vêtue comme une princesse. Tu le mérites bien ! »
- « Oh merci, Madame ! » répondis-ce avec cette même voix féminine qui m'avait tant surprise sous le fouet, mais qui me paraissait dorénavant comme la preuve qu'au plus profond de moi, tout mon corps s'était soumis; jusqu'à mes cordes vocales qui rendaient désormais tribut à ce que ma maîtresse Monica avait fait de moi : une femme docile, prête aux plus grandes souffrances et aux plus abjectes humiliations, et ne rêvant en échange que de sortir au plein jour, au bras de l'être qui me dominerait, pourvu que je sois bien vêtue et désirable sous le regard des autres.
Monica m'aida à appliquer une crème épilatoire sur l'ensemble de mon corps. Pendant que j'attendais, assise sagement sur une chaise droite, elle affina jusqu'à l'excès le tracé de mes sourcils. Je n'avais pas de miroir, mais je devinais le caractère irréversible de la transformation qu'elle m'imposait ainsi. Comment pourrais-je, si elle décidait de me libérer, affronter mon univers d'homme avec ces sourcils trop fins, arqués comme ceux d'une cover-girl ?
Puis, avec un soin d'esthéticienne professionnelle, elle m'appliqua des faux cils, des boucles d'oreille et un maquillage qui me parut juste un peu trop généreux. Elle me fit ensuite passer dans la salle de bain, retira la crème séchée de ma peau désormais étrangement lisse. Elle me tendit un corset noir, à l'évidence trop étroit pour ma taille. Elle commença à en lacer les cordons à l'arrière, au niveau de mes reins. À chaque fois qu'elle serrait un œillet, je sentais comme un étau de fer se refermer un peu plus autour de ma taille. Quelle impression agréable pourtant que de savoir son corps ainsi emprisonné, pris en charge, protégé en somme par ce vêtement érotique aux accents victoriens, sous lequel tant de femmes, dans l'histoire, ont accepté de souffrir !
- « Prend une grande respiration... Maintenant, vide tout ton air, et rentre le ventre complètement... Voilà ! C'est beau ! »
Elle serra les derniers œillets, en appuyant son genoux au centre de mon dos. Quand je voulus reprendre mon souffle, ça m'était devenu impossible. J'allais défaillir. À peine puis-je aspirer un mince filet d'air. Tout mon torse était désormais prisonnier, comme un seul bloc rigide, sous un étau de torture. « Un jour, mon bel ange, quand ton corps aura épousé les formes de ce corset, tu pourras y respirer à l'aise. Ca te fera comme une seconde peau. Mais là, tu as un bon dix centimètres à perdre au tour de taille ! »
Puis ce furent les bas, une culotte de dentelle délicieusement érotique, les faux seins et le soutien gorges, puis la robe magnifique que j'avais entrevue sur le lit. C'était un long fuseau de soie bleue, descendant aux chevilles, mais fendu sur le côté, laissant paraître à chaque pas jusqu'à l'emprise de mes bas. Pendant qu'elle ajustait une longue perruque toute en ondulations brun orangé, je vis dans un des miroirs de sa chambre cette superbe femme fatale que j'étais devenue. Elle remarqua mon émerveillement.
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« Tu aimes ? »
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« Oh Monica ! C'est merveilleux ! Comment avez-vous pu faire de moi une si belle femme ? Vous êtes une vraie fée ! »
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« Maintenant, j'ai une mauvaise nouvelle. Il te faudra remettre ces souliers qui te font tant souffrir. »
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« Oh je m'en fous, Monica ! Après ce que vous venez de faire de moi, je vais faire tout ce que vous me demandez. »
Elle me demanda ensuite de m'agenouiller devant elle, d'enfouir ma tête dans sa touffe et de lécher son clitoris. La manœuvre s'avéra fort difficile, avec ce corset qui me serrait le corps. Ma rigidité maladroite amusa Monica. « Pauvre Claudia ! C'est dommage que je préfère les tailles de guêpe aux rondeurs. Tu as mal choisi ta maîtresse ! »
Au bout d'une demi-heure, après qu'elle eut joui, je crois, elle me demanda de l'attendre dans le hall. Elle savait bien qu'accoutrée comme je l'étais, je n'allais pas fuir. En fait, j'aurais pu, sans doute. J'y ai songé en tout cas. Mais j'étais encore sous l'envoûtement de la femme. Comment aurais-je pu vivre sans être allé jusqu'au bout de ce voyage érotique au cœur de l'enfer ?
Nous étions en plein après midi. Je n'avais rien mangé depuis la veille. Et le corset inconfortable qui m'enserrait le torse m'empêchait de respirer autrement qu'en petites lampées maladives. Je me sentais étourdie. Je m'habituais heureusement aux souliers, dont les talons aiguilles de dix centimètres m'apparaissaient désormais d'une hauteur confortable. Mes ossements s'étaient conformés aux contraintes des chaussures qui me meurtrissaient beaucoup moins les pieds.
En attendant Monica, je fis les cent pas et me retrouvai devant un miroir. Sauf pour le rouge autour des lèvres, défraîchi par les caresses orales que Monica venait de m'exiger, j'avais devant moi l'image d'une femme superbe. Et cette vision érotique de celle que j'étais devenue provoqua une nouvelle érection. Une bosse révélatrice fit saillie au milieu du fourreau, déformant la pureté des lignes de cette magnifique robe droite. Je fis un effort pour replier ma queue entre les jambes, mais Monica, qui descendait l'escalier à ce moment précis, vit le geste et me gronda :
- « Qui t'a permis de te toucher, petite vicieuse ? »
Je me retournai vers elle, pour qu'elle puisse voir la déformation disgracieuse de ma robe. « C'est que je n'ai rien pour cacher cela ! »
- « Ma pauvre fille, si j'avais voulu cacher ton sexe d'homme, j'aurais pu l'enfermer plus solidement dans un harnais ou dans une cage. Si je l'ai laissé libre, c'est que je veux que tu apprennes à mieux contrôler ton organe. Et puis, le moment venu, si jamais il te prend envie de séduire quelques proies, mieux vaut qu'ils sachent au plus tôt à quelle petite dégénérée ils ont affaire. Sinon, la violence d'un homme trompé peut devenir dangereuse, crois-moi ! Alors, t'es mieux de porter ton sexe en évidence ! »
Monica s'était vêtue d'une robe blanche sans manches, aux plis amples, à la jupe courte, comme la tunique d'une vestale grecque. Elle portait des sandales légères à talons hauts et des accessoires de métal délicats. Une fille sage en apparence. Cela contrastait avec ma tenue à la fois raffinée et provocante, avec cette jupe fendue très haut et mon maquillage manifestement érotique qu'elle s'empressa de rafraîchir. L'ensemble de mon corps se présentait comme une invitation sexuelle claire alors que le sien, au contraire, était d'une pudeur exemplaire. « Ce soir, petite fille, c'est toi qui va servir d'appât. Je veux que les hommes te regardent, te désirent. »
Je me sentais effectivement désirable. Et je perçus comme un éclair d'envie dans le regard de Monica. « Mais il est trop tôt pour sortir maintenant, reprit-elle. J'ai encore quelque
préparation à te faire subir. » Elle me poussa avec douceur dans la pièce qui m'avait servi de chambre à coucher (bien que le mot « coucher » soit abusif : j'y avais passé la nuit debout, adossée au mur), me fit écarter les jambes, en pliant le tronc vers l'avant, les paumes apposées sur le mur. J'ai compris que j'aurais droit à la pénétration complète lorsque je la vis lever sa tunique, et apposer sur son sexe un godemiché à courroie, qu'elle attacha solidement en place.
« Si jamais nous faisions, ce soir, d'adorables rencontres, Claudia chérie, il serait dommage que ta petite chatte culière refuse de s'ouvrir. Alors, on va préparer le passage, maintenant. »
Elle approcha d'abord de ma bouche son pénis de latex. En me penchant un peu plus (ce qui ne fut pas facile, avec ce corset trop rigide qui m'emprisonnait toujours), je parvins à enfoncer la prothèse entre mes lèvres, puis au fond de ma gorge.
- « Vas-y avec ta salive, ma jouisseuse, car ça sera ta seule lubrification, » me dit-elle, en commençant à retirer tranquillement le membre synthétique.
Puis elle vint se placer derrière moi et m'enfonça son pénis dans l'anus. Je sentis la même douleur, la même brûlure que j'avais expérimentée plus tôt, juste avant ma flagellation. Comme si le trou de mon cul refusait encore de s'ouvrir. Mais pourquoi n'avait-elle pas pris le temps de relâcher mes muscles avec des caresses ?
Si j'ai, une fois, détesté cette femme cruelle et sensuelle, c'est bien à ce moment, alors qu'elle poussait de toutes ses forces sur mon anus en flammes, que je sentais prêt à déchirer
sous la pression. Mais il s'ouvrit soudain, et je la sentis pénétrer d'un seul coup jusqu'au fond. Choc électrique d'une violence insupportable. La douleur monta par vagues le long de ma colonne. Et pendant qu'elle faisait l'aller-retour dans mon cul défoncé, s'excitant elle-même, du même coup, jusqu'à l'orgasme, j'eus comme un coup de barre au ventre. C'était le stress de mes muscles emprisonnés dans ce corset démoniaque, la position inconfortable de mes jambes tendues, et cette pénétration trop subite qui bousculait tout à l'intérieur de mon corps cintré... et à l'intérieur de ma tête surtout. Oui ! Je venais d'être violée une seconde fois en quelques heures. Le geste de Monica avait la même brusquerie, la même haine. Je me remis à pleurer, et sentis mon corps trembler en grandes vagues incontrôlables.
Monica n'en poursuivit pas moins son manège, va-et-vient jusqu'à l'orgasme, puis retira lentement l'objet de mes tortures et se laissa choir sur une chaise, détendue, en s'achevant avec
les doigts. Je m'effondrai sur le sol, vidée, tremblante, en larmes, honteuse, comme le sont toujours les femmes v i o l é e s.
CHAPITRE II
Elle arrêta l'automobile sur une rue achalandée. C'était la fin de l'après midi, et les terrasses étaient remplies de jeunes gens rieurs. Monica me fit signe de sortir. Panique! Il me fallait cette fois affronter, en plein jour, le regard de dizaines de passants, de milliers de flâneurs. J'eus un instant d'hésitation; je l'entendis chuchoter, comme si elle ne se parlait qu'à elle-même: « si tu ne te décides pas, ça sera un coup de fouet... ça sera deux coups de fouet... ça sera... » J'ouvris la porte et fis l'effort de me lever. Effort pénible, d'ailleurs, avec ce corset paralysant, cette jupe fendue jusqu'à l'indécence et ces souliers sur lesquels il me fallut aussitôt retrouver l'équilibre.
Je refermai la porte derrière moi. Elle s'étira pour la verrouiller, et j'eus la crainte, pour un instant à peine, qu'elle ne redémarre et m'abandonne à cette foule menaçante. Elle n'en fit rien. Elle sortit à son tour, me fit signe de la rejoindre sur le trottoir et nous primes la direction sud, bras dessus bras dessous, comme deux copines en goguette, ou deux prostituées évoluant vers leur bande de trottoir, vers leur lieu de travail. La présence de Monica à mes côtés était comme une bouée contre la panique. Rarement n'ai-je eu autant besoin de la présence d'une femme pour me soutenir. C'était mon baptême de foule, ma première sortie travestie, mon inauguration au monde de la femme publique. Des sentiments mixtes se bousculaient dans ma tête: la fierté de montrer à tous ce corps qui, pour la première fois, était ce qu'il avait si souvent rêvé d'être; la peur d'être reconnue, dénoncée, bafouée; la sécurité que me procurait cette femme splendide et cruelle, marchant à mes côtés. Et la peur de l'irréversible où je sentais qu'elle m'entraînait. Et par dessous tout, le cocktail de douleurs diffuses qui agressaient ce corps modelé contre-nature, écrasement des os des pieds, engoncement du ventre et du torse jusqu'à gêner la respiration, brûlures à l'anus...
Dans le restaurant très chic où elle m'emmena finalement, grand service, champagne, musique douce et chandelles, je ne pus guère commander qu'une entrée. Le corset m'étouffait à un point tel qu'après quelques gorgées de vin et deux ou trois bouchées, j'avais l'impression d'avoir avalé comme un goinfre. C'était pourtant mon premier repas de la journée, et il était près de 18 heures !
Elle me raconta des bribes de sa vie de maîtresse professionnelle. Comment, après des études collégiales pourtant brillantes, elle laissa l'école pour vivre avec un homme riche, qui l'initia progressivement aux pratiques érotiques bizarres. Elle fut un temps son esclave consentante, puis découvrit peu à peu qu'en fait, c'est elle qui contrôlait le jeu. Elle eut tôt fait de renverser les rôles, et le mari puissant devint assez rapidement, dans l'intimité du foyer, la pâle copie d'un homme, servante hermaphrodite, totalement au service de son esclave d'hier.
C'est lui qui amena à la maison les premiers amants de Monica. À chaque fois, il feignait de quitter pour affaires, se retirait en fait dans sa chambre, revêtait son costume de bonniche, réapparaissait sous se déguisement et assistait sous ce rôle de servante aux préliminaires amoureux de son épouse avec l'autre. Au début, ce jeu sinistre l'attristait. Elle voulut changer les règles du jeu. Il la supplia, lui offrit des bijoux, lui promit des châteaux, tout, pour maintenir ce rapport dont il sortait humilié.
Un jour, sans prévenir, le mari la quitta. La jalousie avait-elle eu raison de sa soumission? Où avait-il trouvé ailleurs une maîtresse plus exigeante? C'est ainsi en tout cas qu'elle se retrouva seule, et découvrit qu'elle avait pris goût à ces jeux érotiques, à cette présence permanente d'un homme façonné femme par sa seule volonté, à l'ivresse du pouvoir absolu sur cet être transformé.
Elle fit une nouvelle conquête, puis une autre encore. Mais cette vie coûte cher. C'est ainsi qu'elle commença à monnayer ses charmes, en s'arrangeant pour ne jamais avoir à payer elle-même de son corps. Ses amantes-esclaves allaient désormais travailler pour elle. Et j'allais être du nombre!
Puis, elle me laissa parler de moi. Elle apprit que j'étais célibataire, donc disponible, conclut-elle. Puis que j'étais journaliste à la pige, que je travaillais surtout à la maison, par téléphone, ce qui l'amena à penser que je pourrais bien conserver mon emploi, mon réseau de contacts, pour un temps du moins, avant d'assumer pleinement mon nouveau rôle d'esclave. Elle confronta nos goûts au cinéma, en musique, en politique même, et finit par établir à mon sujet un verdict fort positif.
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« Tu sais, Claudia, tu es une brave fille. Je te parais dure, sans doute, mais je suis une maîtresse compréhensive. Ce que tu vas vivre avec moi est unique. Des fois, tu auras honte, peut-être; tu te demanderas pourquoi tu fais tout ça. Mais petit à petit, tu réaliseras que cette seconde nature que je suis en train d'éveiller en toi, elle est déjà présente, là, dans ta tête. Mais il fallait une femme exceptionnelle comme moi pour te la révéler. »
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« J'ai peur de votre discours, madame Monica. J'ai peur parce que malgré ces souliers qui me torturent, malgré ce corset qui m'étouffe, malgré cette gêne insoutenable lorsque les autres hommes me regardent dans ce restaurant, malgré tout ça, je suis bien. Et je n'ai pas envie de vous quitter. Alors je me demande si ce n'est pas comme pour le chemin de l'enfer, dans nos petits catéchismes: une fois qu'on y entre, c'était, disaient-ils, comme une longue glissade sans fin, toujours plus souffrante,. jusque.. »
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« Il ne faut pas que tu aies peur, ma petite Claudia chérie. Bien sûr, tu vas souffrir parfois. Et tu vas m'en vouloir aussi, pas nécessairement pour la souffrance, d'ailleurs! Mais tu vas pouvoir vivre sans angoisse tes perversions les plus abjectes. Sans angoisse, parce que tu n'auras jamais à décider. Juste obéir! Et cette possibilité de se décharger de toute responsabilité sur ta maîtresse, tu vas voir, ça n'a pas de prix. Si tu étais né femme, comme moi, il y aurait quelque chose de tordu dans une telle obéissance. Elle ne serait que le reflet d'une culture qui nous exploite. Mais chez toi, Claudia, la servilité est noble parce qu'elle est choisie. »
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« Vous me laissez vraiment le choix, madame ? »
Il y eut un silence : « Oui, ma petite Claudia, mais pas tout de suite. Ce soir, nous irons dans un « salon" que je fréquente. Nous y lèverons tes premiers clients. C'est sans risque. Des gens que je connais uniquement, et qui savent quel genre de femmes je leur amène. Des gens aux goûts bizarre, mais ils sont sûrs, côté médical. Et puis je serai là avec toi. Je veux superviser tes débuts. Après, quand tu leur auras rendu tous les services sexuels qu'ils auront demandés, nous rentrerons chez moi. Tu devras encore boire mon urine, je te préviens, et me faire jouir comme hier. Et tu passeras encore une fois la nuit attachée, mais je suis sûre que cette fois, épuisée comme tu l'es, tu trouveras le moyen de dormir... »
« Demain, poursuivit-elle, c'est dimanche, et je reçois deux vieux clients à domicile. Je leur ai promis une surprise, et ma surprise, c'est toi, ma petite Claudia! C'est pour ça que je suis allée te chercher dans ce bar de travelos, hier soir. C'est pour eux que j'ai commencé ta transformation. Ils m'ont demandé une novice! Tu devras nous servir toute la journée. Et j'aime autant te dire tout de suite que ce sont deux boucs, ces deux là. Attends-toi à devoir les sucer quatre ou 5 fois chacun. Et ton petit cul va en connaître de toutes les couleurs demain. Je vais peut-être te faire passer la nuit avec un godemiché, d'ailleurs, pour leur ouvrir le passage. »
« Je ne sais pas quand ils vont partir. Mais après seulement, je te rends tes fringues de mâles si tu veux, et tu pourras me quitter. Dimanche soir. Pas avant ! A ce moment là, tu auras le choix de rester chez moi comme esclave, de retourner chez toi, mais en femme, avec le droit de revenir quand tu veux, ou d'effacer tout le week-end et rentrer chez toi bien sagement en homme minable. Oui, je te laisserai le choix, mais tu verras qu'on ne renonce pas facilement à la perversion. Tu ne seras plus jamais capable de vivre comme avant, Claudia. Je te regarde, et je sais qu'il est déjà trop tard. Tu es déjà devenue Claudia, mon esclave sexuelle ! »
Ce qu'elle venait de me dire me faisait profondément peur : mon initiation ce soir, cette terrible nuit en perspective, puis cette journée d'esclavage où j'allais devenir le jouet sexuel de deux obsédés de la baise. Plus que de la peur, de la répulsion ! Et pourtant, je me sentis fondre devant le regard presque tendre qu'elle me fit, lorsqu'elle m'annonça que je n'allais sans doute pas être capable de la quitter. Une journée seulement! Et elle avait raison: j'étais devenue Claudia. Je me suis mise à pleurer.
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« Allez! Pleure pas, Claudia. Ton maquillage va couler! »
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« J'ai peur. »
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« T'as peur de quoi ? Pas de moi, j'espère ? »
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« J'ai peur...hhnnf... de ne pas... pouvoir... partir ! De ne pas vouloir ! »
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« Bien sûr que tu ne voudras pas... Tu serais bien folle! Allez! Essuie tes larmes et regarde-moi dans les yeux. Et écoute bien ce que je te dis. Tu es devenue Claudia, femme, esclave, et objet sexuel. Il est trop tard pour revenir en arrière. Et si tu l'es devenue si vite, c'est que cette Claudia dormait déjà au fond de toi. C'est elle qui t'a traînée dans ce bar minable où je t'ai trouvée, hier. Et t'étais déjà moitié en femme, sous tes vêtements d'hommes. Je l'invente pas ça ! »
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« Non, bien sûr! »
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« Alors, répond-moi honnêtement. Tu es là, assise devant moi, et tu fais une très belle femme. Regarde les deux hommes, à la table voisine: ils ont pas cessé de te regarder depuis une heure. C'est pas moi qu'ils regardent, c'est surtout toi, parce qu'arrangée comme tu l'es, ma petite, tu dégages un sacré aura de sexualité ouverte ! Alors dis-moi : quand tu te sais regardée comme ça, est-ce que ça te fait paniquer, ou que ça t'excite ? »
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« Ça m'excite ! »
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« Regarde-les, les deux, là, à côté. »
J'ai tourné la tête vers eux. Ils me regardaient eux aussi. Alors, l'envie de pleurer m'a comme passé d'un seul coup. Je leur ai souri. Presque trop. J'ai eu un peu honte de ce racolage évident à l'excès, mais j'avais follement envie de séduire. Et sans pouvoir m'en empêcher, j'ai baissé le regard vers leurs pantalons. Ils étaient tous deux bandés.
Entre mes jambes, je me sentis bander à mon tour. Mais c'est curieusement dans mon cul, là où Monica avait inséré le godemiché cet après-midi là, que je perçus comme une bouffée de chaleur. « Merde, dis-je en me retournant vers Monica, je suis en train de développer des réflexes de femme. Je te jure : j'ai jamais été attirée par des gars, sauf les travestis... Et bien là, je vois ces deux là, et je me sens toute drôle à l'intérieur. J'aimerais ça avoir un vagin. J'aimerais ça qu'ils me caressent les seins. »
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« Y rien de drôle là, Claudia. T'es une femme-objet, au plus profond de toi. Et en tant que femme-objet, t'as le droit de te laisser aller, parce que ton état, tu l'as choisi. T'es devenue une obsédée sexuelle, ma petite garce. Alors regarde toi en face et accepte ton destin. Et y a pas de honte à avoir. C'est un destin enviable, que je te permettrai de vivre jusqu'à l'extase! »
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« Monica ! J'ai peur de pas savoir... J'ai peur de sombrer... Vas-tu me protéger? Vas-tu rester avec moi? » lui demandai-je avec une panique évidente dans le regard. La panique
de celle qui ne comprend plus ce qui lui arrive.
Un large sourire illumina son visage. Je ne l'avais pas encore vue aussi accueillante, et aussi menaçante en même temps, tant la satisfaction qui émanait de ce sourire marquait son triomphe total. « Oui je vais t'aider. Oui je vais rester près de toi. Mais c'est tout. Pour le reste, je n'ai absolument pas à te consulter. Tout ce que je te dis de faire, tu le fais sur-le-champ, sinon c'est le fouet. Compris ? »
-
« Compris. »
-
« Mais pour cette fois, je veux bien te consulter, ma petite, parce que c'est ta soirée. Ces deux hommes, à côté, est-ce que tu les trouves beaux ? »
-
« Oui, très beaux... »
-
« Est-ce que tu les désires ? »
-
« Je sais pas... »
-
« Allez, Claudia! Tu mens. Regarde ton pénis. Tu brûles de désir. »
-
« ...oui. Peut-être, madame. Mais j'ai peur ! »
-
« Bon! Je penses pas que le risque soit bien grand de baiser avec ces deux là, ma petite Claudia. On n'est pas dans un bar gai, et je sais que ces gars n'en sont pas. Alors si tu veux bien, au lieu d'aller dans le bar où je prévoyais récolter tes premiers clients, on va ramasser ces deux oiseaux. C'est-à-dire que TU vas les ramasser. T'as déjà commencé à les exciter; ça, ça se voit. T'as qu'à pas lâcher, et ils tombent direct dans ton filet ! Tu marches ? »
-
« ... »
Elle balaya mon hésitation d'un revers de la main : « Ecoute-moi bien. Je vais te laisser quelques minutes. Je vais aller à la salle d'eau, me refaire une beauté. T'en as pour cinq minutes toute seule. Mais tu ne lâches pas ces deux-là. Et tu gardes ton sourire de tantôt. Alors, ils vont vouloir s'asseoir avec toi, et tu leur dit « oui ». Et je veux que tu les excites pour vrai. Te gênes pas pour mettre ta main sur leur queue. »
-
« Mais s'ils veulent faire la même chose avec moi ? »
-
« Ca, je m'en charge, dès mon retour. Mais fie-toi à mon expérience. Ce soir, tu vas te faire les dents sur ces deux mecs et ils vont payer le magot pour explorer ton petit cul... »
-
« ... »
-
« Claudia chérie, mon esclave, bienvenue dans ton nouveau métier de prostituée de luxe chez madame Monica ! »
Lorsque Monica fut partie, je me sentis affreusement seule. Abandonnée dans un gouffre immense. Elle m'avait jusqu'ici servi d'enveloppe protectrice. Femme fatale, au sexe ambigu, mi-vamp mi-folle de cabaret, j'avais au moins Monica, ma compagne aux allures sages, comme prétexte et comme chaperon. Je me retrouvais soudainement à portée de tous les regards, poule ridicule offerte aux sarcasmes des clients de ce restaurant trop chic. Étais-je vraiment désirable, comme Monica l'affirmait ? Je risquai timidement un regard du côté des deux hommes, à la table voisine.
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« Vous n'avez pas beaucoup mangé, madame, me lança le premier. Vous n'aimez pas la table de ce restaurant ? » C'était un jeune homme à la barbe courte, aux cheveux lisses, et au costume trois pièces plutôt terne, genre représentant de commerce.
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« Je n'avais pas très faim... Et puis je suis au régime, » répondis-je, en m'efforçant d'adoucir ma voix, et en espérant que le fond de teint saurait cacher le rougissement de mon visage.
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« Vous ne voulez pas vous joindre à nous ? On pourrait faire connaissance. »
L'éternité dura quelques secondes, d'une totale confusion. Qu'allais-je faire ? Une fois de plus, Monica avait eu raison. Il avait suffi qu'elle se lève pour que les deux mecs m'invitent à leur table. Le reste du scénario allait se dérouler sur un mode aussi prévisible. Ils voudraient coucher avec moi, et ma maîtresse allait me pousser dans leurs bras. Mais merde ! J'étais encore équipée de ce sexe d'homme, honteusement raide sous ma robe où il formerait une saillie si jamais j'osais me lever. Et si j'arrivais habilement à leur dissimuler la chose, combien de temps pourrait durer le subterfuge ? Et puis, plus fondamentalement encore, étais-je, moi, prête à accepter ce rôle de prostituée que Monica m'avait confié.
Jusqu'ici, j'avais été possédée par cette femme démoniaque, incapable de m'affranchir de ces exigences. Et le destin effroyable qu'elle esquissait pour moi, je le vivais en fantasme et me laissais séduire. Mais voilà que le fantasme devenait réalité. Deux hommes m'invitaient à leur table avec le seul désir de me sauter. Et si j'acceptais l'invitation, si Monica me retrouvait parmi eux, il n'y aurait plus aucune sortie possible. Elle allait, dès son retour, reprendre le contrôle total de mes gestes, de mes désirs, de mon corps. Et j'allais obéir, jusqu'à faire tout ce que ces hommes allaient vouloir. Merde ! Mais comment allaient-ils réagir en découvrant qui j'étais ?
J'ai regardé la porte du restaurant, J'ai compté les pas qu'il me faudrait pour fuir. Je me suis levée. Mes souliers m'ont fait affreusement mal. J'ai cru que j'allais défaillir. J'ai tout de même eu le réflexe de placer ma sacoche sur le devant de ma robe, pour cacher ce qui pourrait trahir mon sexe... Puis je me suis à nouveau sentie désirable. Alors je me suis retournée vers les deux hommes, leur ai souri et me suis assise à leur table. Délicieux vertige. J'avais une fois de plus cédé, en sachant que dès le retour de Monica, le piège serait définitivement scellé. J'allais donc, ce soir, subir mon initiation comme prostituée !
Mais comment leur faire savoir la vérité ? Ne la connaissaient-ils pas déjà, en fait ? Assise entre ces deux hommes, aux arrières pensées évidentes, j'étais près de la panique. Pourvu que Monica revienne rapidement !
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« Mon nom, c'est Robert, me dit le barbu qui m'avait invité. Lui, c'est Dan. Un agent d'assurances, et un bon copain à moi. Et vous, votre nom ? »
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« Je m'appelle Claudia. Ma copine, c'est Monica. »
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« Vous savez que vous êtes une drôle de femme ? reprit Robert. Vous avez l'air toute timide, et pourtant, votre manière de vous vêtir, votre allure, sont, comment dirais-je... attirantes, quoi ! Vous faites quoi, dans la vie ? »
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« Oh ! pas grand chose... Secrétaire particulière. »
J'avais dit la première chose qui m'était venue à l'esprit. « Secrétaire ». Symbole social de la femme soumise, sans intérêt propre, qui n'existe que par la grâce de l'autre, mais qui fait, en secret, tout le travail.
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« Et votre copine ? »
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« C'est ma patronne. Elle est bien, non ? »
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« Vous aussi, vous savez, » répondit l'autre, volontairement charmeur.
Il y eut quelques secondes de silence. De malaise. Puis, ils se mirent à parler de leur boulot, comme le font tous les hommes lorsqu'ils ne savent quoi dire. Et de leurs charmes. Orgueil soigneusement cultivé du dragueur, discours qui ne trompe personne, mais qui séduit pourtant, parce qu'il meuble les silences. Et parce que les phrases délicieusement vides masquent à demi les mouvements d'approche des corps qu'elles servent à favoriser. Invasion douce mais insistante du regard, de l'épaule, de la main baladeuse.
Confuse, je répondais des banalités, toute absorbée à observer cette manœuvre, pour la première fois dans la peau de la cible. Et je compris de l'intérieur ce qui, du point de vue de l'observateur neutre, m'était toujours paru incompréhensible : pourquoi les filles, dans les bars, sont-elles si facilement séduites par des discours aussi fats ? La réponse est simple. Comme femme, je désirais ces deux hommes. Je les écoutais à peine, mais les vibrations de leurs voix alternantes me les rendaient désirables. La séduction jouait à fond. Ils n'étaient pas désagréables, au fond, et seule la crainte de laisser paraître mon sexe, maladroitement compressé entre mes jambes, m'empêchait de céder dès lors à leurs avances. Comment allaient-ils réagir ? Quand Monica reviendrait-elle prendre en charge la suite de la soirée ?
Je sentis brusquement monter en moi la panique. Et si Monica était partie ? Si elle m'avait abandonnée à ces deux hommes, sans défense, avec leur colère comme dernière humiliation lorsqu'ils comprendraient la supercherie ! Regard désespéré vers la salle d'eau... juste au moment où, quel soulagement, Monica reparut.
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« Ah ! Vous avez fait connaissance ? Je me disais aussi que ça ne tarderait pas, avec les regards que vous lui jetiez pendant le repas ! » lança-t-elle d'entrée de jeu.
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« Qu'est-ce que vous voulez ? On est des hommes. On n'est pas insensible à la beauté de votre secrétaire, » répondit celui qui s'appelait Robert.
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« Secrétaire ? C'est ce qu'elles vous a raconté ? Allez, Claudia chérie, t'es trop modeste, reprit-elle avec une malice évidente dans le regard. Claudia est mon amante. La plus délicieuse baiseuse que j'ai eue. »
La remarque, trop crue, eut l'effet d'une douche froide. Robert balbutia quelque platitude, puis se retourna vers Dan. Échange de regards déçus. Des lesbiennes, pensèrent-ils. Quelle malchance ! Mais Monica ne leur laissa guère le temps de tirer quelque conclusion. « Vous aimeriez que je vous la passe ? Pour ce soir ? Jusqu'à 2 heures, disons ? »
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« Vous ne lui demandez pas son avis, à elle ? » répondit Dan, un peu surpris de l'offre.
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« Elle est d'accord. Elle en salive depuis le début du repas. Depuis qu'elle vous a vu entrer ici qu'elle en bande. Et croyez-moi : quand elle est en chaleur, y a pas mieux qu'elle. »
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« Et vous craignez pas qu'on vous l'abîme, votre petite amie ? »
-
« Elle adore ça ! N'est-ce pas, Claudia chérie ? »
Robert se tourna vers moi. J'étais rouge. Paralysée. « Et toi, tu dis rien ? »
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« ... »
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« T'aimerais ça, baiser avec nous deux ? »
-
« ... »
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« Et c'est quoi qui te plait ? Tes... ta... spécialité ? »
Pour toute réponse, je fis passer ma langue sur ma lèvre inférieure, comme j'imaginais qu'aurait pu le faire une putain professionnelle. Je me moulais si douillettement dans le rôle, convaincue que Monica trouverait bien la façon de leur révéler la surprise. Alors, ils se mirent à parler de moi, tous les trois, comme d'un simple accessoire de plaisir. Puis Dan risqua un geste non équivoque en direction de ma cuisse révélée par la fente de la robe. Il poursuivit un peu plus loin, jusqu'entre mes deux cuisses, où je cachais encore mon sexe, enserré entre mes jambes.
Monica l'arrêta alors, au dernier instant. « Attention, les gars ! On n'a pas parlé de prix ! »
-
« Ah! parce que... vous la louez ? »
-
« Si on veut, oui ! »
-
« Combien ? »
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« Vous êtes deux ? Cent dollars chacun, ça serait deux cents... Alors disons 150. Et vous pouvez lui faire tout ce que vous voulez, jusqu'à deux heures ! Ca vous va ? »
-
« Cent cinquante dollars ! Dis donc ! Vous la donnez pas ! »
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« Écoutez-moi bien, les beaux. Elle fera tout ce que vous lui demandez. Tout. Ça, c'est pas tous les jours que ça vous tombe dessus. Aucune inhibition, la petite ! L'esclave parfaite ! Alors, le prix, c'est une aubaine que je vous fais; je vous prie de me croire ! »
Ils se regardèrent, puis de nouveau vers Monica : « Bon ! C'est d'accord ! »
- « Et puis je vous laisse la facture du resto. Profitez-en : Claudia n'a presque rien mangé ! »
Monica se leva, pendant que les deux hommes comptaient les dollars qu'ils allaient lui laisser. Nouvelle montée d'angoisse. Elle ne leur avait rien dit. Elle allait m'abandonner ainsi, et je ne pourrais plus m'échapper dès lors qu'ils auraient payé. Je ne pus retenir un appel au secours : « Monica ! Tu vas pas me laisser comme ça ! »
-
« Ah tiens ! Elle est plus d'accord, la grande ? »
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« Qu'est-ce qui va pas, ma Claudia. T'as peur des deux mecs ? » me demanda Monica, avec un regard attendri.
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« T'as pas peur de nous, Claudia ? demanda Dan, toujours la main sur ma cuisse. On te fera pas de mal, voyons ! »
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« Mais c'est que... je... je... »
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« Ce que je ne vous ai pas dit, m'interrompit Monica, tout en prenant l'argent sur la table, c'est que Claudia est une transsexuelle. Et elle n'est pas encore opérée. Alors avec elle, vous avez le meilleur des deux mondes. Une femme sensuelle, avec une queue qui bande encore. Et si vous passez par dessus votre... réticence, vous apprécierez doublement ses charmes. Des mains on ne peut plus féminines, une bouche experte, des caresses sans restrictions. Vous ne trouverez pas plus cochonne en ville; ni plus docile, croyez-moi. Et en plus, elle est vierge. Personne ne l'a encore sodomisée. C'est son début ce soir. Alors, forcément, elle est propre. Alors ? Le contrat tient toujours ? »
Abasourdis, les deux hommes me regardèrent, incrédules. « Un homme ! Incroyable ! »
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« Je suis pas vraiment un homme, » protestai-je maladroitement.
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« Une travelo, c'est pas mieux. »
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« Mais si ! C'est mieux ! »
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« Qu'est-ce que t-en dit, Dan »
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« On essaie ? » Puis, se retournant vers Monica. « Tu nous assures qu'elle est... enfin ...qu'il est vierge ? »
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« ELLE... Oui! Elle est vierge ! »
Monica prit l'argent, l'enferma dans sa sacoche. C'est à ce moment seulement que je compris que, au delà du jeu de rôle où elle m'avait enfermée la veille, ma séductrice venait de me « vendre » pour vrai. J'étais devenue femme objet, esclave. Mais j'étais aussi devenue marchandise. Comme on en échange au marché. Comme ces putes qu'on rencontre, à peine vêtues, dans le froid des soirs d'hiver, et qui inspirent la pitié. Me pousserait-elle aussi bas ?
« Où est-ce que je vous retrouve, à deux heures ? » demanda Monica.
Robert lui remit sa carte, avec son adresse personnelle. Ils échangèrent un sourire complice. Puis elle se retourna vers moi : « Profites bien de ces deux hommes. Ils vont faire ton éducation, ma petite. » Puis, de nouveau à leur intention : « Et vous, ne vous privez surtout pas. Claudia est la plus docile de toutes mes filles. Vous pouvez être exigeants, elle adore être humiliée ! »
Quand Monica s'éloigna de notre table, je sentis mon univers chavirer. Une fois de plus, ma maîtresse avait tout réglé à sa façon, sans la moindre ambiguïté sur le rôle d'esclave qu'elle comptait aussi me faire jouer auprès d'eux. Je n'avais rien dit, ou presque, tant mon sort me semblait arrêté d'avance.
Ces deux corps d'hommes qui m'avaient tant attirée, une demi-heure plus tôt, quand j'étais encore portée par le fantasme, me parurent dès lors repoussants. Entre mes cuisses, ma queue était redevenue flasque. Les caresses de Dan, si désirées tout à l'heure, me devenaient insupportables. Mais je n'avais plus le choix. Je devais les supporter jusqu'au bout. Elle en avait décidé ainsi, et ils avaient payé 150 $ pour un peu plus de trois heures avec moi
CHAPITRE III
En quittant le restaurant, j'ai de nouveau senti la peur m'envahir. La peur d'être vue telle que j'étais. Mon maquillage avait-il tenu bon ? Étais-je encore présentable ? Et tous ces passants qui me regardaient, ne mesuraient-ils pas quelle affreuse caricature j'étais devenue ? Et puis il y avait la douleur, de plus en plus forte à chaque pas; j'ai cru que j'allais perdre connaissance, à cause des souliers, bien sûr, qui meurtrissaient de nouveau mes pieds, mais surtout à cause du corset qui enserrait ma taille et rendait pénible la moindre respiration. Or Dan et Robert marchaient d'un pas rapide, et j'avais peine à les suivre sans défaillir.
- « Allez! Grouilles-toi. On n'a pas toute la nuit ! »
C'est qu'ils étaient pressés, les gars, de profiter au maximum de cette « dégénérée » dont ils avaient possession pour trois heures à peine. « Dégénérée ! » C'est le nom qu'ils m'avaient donné, sur le ton d'un mépris volontairement accentué, sitôt après le départ de Monica. Et cela correspondait bien à ce que je ressentais, en imaginant ce que je projetais comme image : une fausse femme aux traits fatigués, outrageusement déguisée en putain de luxe, gambadant sans élégance derrière les deux mecs qui « se l'étaient payée », trébuchant presque à chaque pas dans ses souliers trop hauts et trop étroits, incapable de répondre autrement que par des sourires niais aux deux machos qui ne se gênaient pas pour commenter avec vulgarité les moindres détails de son anatomie !
Et pourtant, était-ce l'air frais de la nuit, la gêne causée par cette nouvelle exposition aux regards des passants, ou simplement le délice de la souffrance, mais je sentis peu à peu l'excitation revenir.
Dan s'assit au volant de sa Toyota rouge. Robert s'installa contre moi sur la banquette arrière. À peine avions-nous démarré qu'il abaissa la fermeture-éclair de sa braguette et brandit un formidable pénis en érection. « On n'a pas beaucoup de temps à perdre, ma p'tite dégénérée... Alors montre moi c'que tu sais faire comme Blow job. »
Voilà ! C'est comme ça que je fus initiée au culte du phallus ! Je n'avais jamais sucé un pénis. Et si j'avais souvent vécu pareille situation, dans mes fantasmes de travestie, jamais je n'avais ressenti avant ce soir-là le désir de franchir la barrière de l'imagination. Plus de fuite possible, désormais. Monica l'avait décidé pour moi.
Je fis un sourire complice à Robert, saisit son membre frémissant entre mes doigts et fis un effort pour y apposer mes lèvres. Mais le corset-étau qui m'enserrait la taille jusqu'à la hauteur de mes seins m'empêchait pareille gymnastique. Je me dégageai de l'emprise de Robert, vint m'agenouiller dans l'espace trop étroit entre les banquettes, esclave soumise au pied de son « prince » conquérant.
La vue en gros plan de ce pénis d'homme, et peut-être plus encore la vue de mes ongles en celluloïd rouge vif, oscillant en lentes caresses sur ce pénis étranger, l'odeur de musc qui envahissait mes narines, toute cette situation si nouvelle pour moi me parut dès lors envoûtante. Je sentis mon propre pénis s'exciter, en phase avec celui que je caressais. J'ouvris grand ma bouche. Robert pressa avec douceur ma nuque pour envelopper son sexe dans l'ouverture de mes lèvres. Je fis, de ma langue, le tour de son gland circoncis. Le goût était salé. En lubrifiant de salive l'organe qui s'agitait de plus en plus, j'entrepris un mouvement de va-et-vient méthodique avec mes lèvres, variant avec subtilité la pression sur ses muqueuses sensibles.
Robert se laissa prendre au jeu. « Ooooh oui ! J'aime ça ! Ooooh oui ! Haaa... Continue... Continue... Ouiiii ! Comme ça... Haaa. C'est vrai que tu suces bien ma cochonne... Dan ! Tu sais pas ce que tu manques... Cette fille... Ooouuu ! C'est l'pied, mon Danny ! »
Plus Robert gémissait de plaisir, plus j'étais moi-même excitée. Des images se bousculaient dans ma tête, où je me voyais réduite à ce rôle de prêtresse du sexe pour deux étalons insatiables. Qu'aurais-je donné alors pour que l'autre stationne la voiture, et vienne se joindre à notre orgie, enfonçant son membre dans mon orifice anal, pendant que Robert laisserait jaillir son sperme contre mon palais, jusque dans ma gorge assoiffée. Mais la Toyota trop exiguë n'était pas propice à de telles parties. Aussi, quand Robert fut prêt à exploser dans ma bouche, après quatre ou cinq minutes, je décidai de freiner son ardeur en serrant entre mes doigts la base de son sexe, question de ne pas consommer trop vite cette excitation. Robert n'apprécia guère la manœuvre. Je reçus à pleine joue une formidable gifle : « Qui t'as dit d'arrêter, ma garce ? Quand on te demande de sucer, tu suces jusqu'au bout ! »
-
« Pardonnez-moi, m'sieur », répondis-je, servile, en utilisant par réflexe le vouvoiement de l'esclave. Je repris mes caresses orales sans prendre le temps de masser ma joue endolorie.
-
« Bon ça va... Comme ça c'est mieux... C'est bon ma p'tite ».
En quelques secondes à peine, je perçus de nouvelles pulsations le long de son membre. « Je viens. Jeeee viens. Ouiiii ! Avales tout... Ouiiii ! » Le jet de sperme ne vint pas tout de suite, pourtant. Robert se retenait, pour faire durer le plaisir d'avant l'orgasme, ce moment unique où l'homme se sent réduit à un sexe en fusion, et un esprit qui plane. Mais je sentais, à travers les veines gonflées de cette formidable tige de chair, et sous la peau du gland pressé près de ma gorge, les saccades internes de l'éjaculation naissante. J'appréhendais le goût de la semence, autant que je la désirais.
Le puissant jet de foutre me prit malgré tout par surprise. C'était un goût acide, un peu trop salé; vaguement semblable au goût beaucoup plus familier du liquide vaginal, mais plus prononcé, plus excessif. Plutôt désagréable en première impression. Mais dès que le second puis le troisième jaillissements vinrent emplir mon arrière-gorge, dès que j'eus la bouche pleine, le nez assailli par l'odeur, et que je commençai à avaler la substance laiteuse, ma perception se transforma. J'avalai de nouveau. Puis de nouveau encore, et encore. Jusqu'à ce que, de pulsation en pulsation, le pénis emprisonné dans mes lèvres se fut vidé de tout le sperme accumulé pendant cette soirée où Robert avait rêvé de moi, assise à l'autre table. J'en voulais de plus en plus. Je cherchais à pomper avec énergie les dernières gouttes de cette sève qui coulaient désormais sans pression de ce membre en retrait progressif.
Quelle délicieuse communion que de sentir ainsi sa bouche nourrie directement à l'organe de passion de l'être convoité. Sans cesser de parcourir de ma langue cet organe épuisé, à la recherche éperdue des derniers écoulements, des dernières odeurs, je jetai un regard rapide en direction du visage de Robert. Il paraissant comblé. Je le trouvai d'une beauté extraordinaire, à me donner envie de lui à nouveau.
Je m'étais déjà interrogée, à cause de ma fascination pour le travestissement, sur mes orientations sexuelles. En tant que femme, je fantasmais souvent sur l'homme qui allait me séduire, me prendre, me faire jouir. Mais c'était une autre femme, fictive, qui jouissait en moi. Une femme imaginaire mais entière, avec des seins et un vagin. Et dans le réel, l'homme que j'étais, lui, n'était attiré que par les femmes. Je demeurais de glace devant les autres hommes. Aucune pulsion. Aucune attirance. Seule la vue de ces travesties, brandissant leur pénis sur les scènes minables, me donnait quelque excitation, quelque envie de goûter aux plaisirs homosexuels. Encore que c'était plus souvent en prenant leur place en imagination que je me trouvais excitée.
Ce jour-là, quand Monica m'avait inséré le godemiché dans la bouche, j'avais pour la première fois ressenti la possible attraction d'un pénis. Puis au restaurant, j'avais été séduite par le désir de ces hommes. Mais cette première expérience avec le sexe d'un homme, cette première communion intime, dépassait tous mes fantasmes. Oui ! J'étais homosexuel. Ma bouche allait dorénavant rechercher cette sensation unique, lorsque le membre pris en charge vit et se vide en elle, lorsque le goût du sperme envahit tout, juste le temps d'une extase. Puis lorsque l'autre, apaisé, pose avec tendresse ses mains contre ma nuque, le temps d'une caresse.
Je regardais toujours Robert, le visage illuminé par la satisfaction obtenue. Tout chez lui me plaisait. J'étais séduite par les stéréotypes mâles que je lisais sur ses traits. Oui, je venais de basculer de l'autre côté de l'amour. Ou plutôt, non ! Je n'étais pas homosexuel. J'étais femme, tout simplement ! Monica m'avait transformée si totalement, que cette nouvelle orientation du désir n'en était qu'une conséquence inévitable.
Une pensée me vint alors. Je venais de connaître, dans cette simple « pipe », sur la banquette arrière d'une Toyota, avec un inconnu, une satisfaction quasi-totale. Et pourtant, je n'avais pas, pour ma part, connu l'orgasme. La tension du désir, la sensation de la jouissance de l'autre, le contact intime avec son plaisir, le goût sublime du liquide séminal puis son écoulant en volutes le long de mon oesophage, tout ça avait suffi pour me procurer une satisfaction telle que l'orgasme me paraissait superflu. Indésirable même, s'il risquait de venir rompre le charme de l'excitation qui me faisait tant apprécier mon état présent, malgré la compression du corset et la meurtrissure de mes pieds.
Alors je me dis que, peut-être, je pourrais un jour me mettre aux hormones. Faire pousser de vrais seins sur mon buste, rendre ma voix conforme à ce que j'étais devenue, adoucir mes traits, ma peau, mes muscles. Devenir femme. Et tant pis si les hormones diminuent souvent l'activité du pénis. Qu'avais-je besoin de cette queue de mâle en érection trop flagrante, si j'étais devenue femme, dans mon être comme dans mes désirs, et si je n'allais plus jamais cesser de l'être désormais.
-
« On est arrivé chez toi, Robert. Réveilles-toi », lança Dan, en garant l'auto.
-
« Allez, ma p'tite. On y va ! » répondit Robert, à mon intention.
Je m'extirpai avec une certaine difficulté de la voiture, à cause des souliers et du corset. Robert me suivit. Dan vint nous rejoindre.
-
« C'est à mon tour maintenant, ma p'tite... T'as intérêt à m'le faire aussi bien qu'à lui. Parce qu'à vous regarder, dans l'auto, j'en suis tout excité ! »
-
« T'en fais pas, mon beau, répondis-je; t'auras ta chance aussi. Moi, tout ce que je demande, c'est de vous faire jouir tous les deux, en même temps. Un par en haut, un par en bas. Ca
vous intéresse ? »
-
« Alors, là ! T'es vraiment une dégénérée, toi ! »
-
« Bien ! Qu'est-ce que tu crois ? »
Nous étions à peine entrés chez Robert, que déjà les deux hommes s'étaient dévêtus complètement. Le pénis de Robert, qui m'était paru si énorme dans l'auto, n'était guère tendu qu'à moitié. Celui de Dan, en érection totale, était plus long, mais plus effilé, et je me dis qu'il s'insèrerait sans trop de heurt dans mon anus.
Ils ne perdirent guère de temps en mondanités. Robert vint m'aider à retirer ma robe. Je déposai mes boucles d'oreilles sur une table, mais je gardai ma perruque, mon corset, mon soutien-gorge avec les faux seins qui y étaient enserrés, mes culottes, mes bas et mes souliers. En marchant vers la chambre, je fis un effort pour maintenir ma queue coincée entre mes cuisses, afin de rompre le moins possible à leurs yeux l'illusion que j'étais femme.
Dans la chambre, une psyché renvoya mon image, et je la jugeai convenable. Je fis coucher les deux hommes, côte-à-côte, sur le lit, et caressai leur sexe, simultanément, les passant à tour de rôle de mes doigts à mes lèvres. En quelques minutes à peine, Robert fut à nouveau excité. Je m'attardai un peu plus sur le pénis plus étroit de Dan, le baignant de salive, pour qu'il s'insère en douceur dans l'orifice de mes fesses. Puis, une fois l'organe lubrifié, j'abaissai mes culottes et dirigeai la chose à l'entrée de mon anus.
Ce fut un plaisir instantané. Aucune douleur, contrairement au godemiché trop généreux de Monica. Juste la sensation agréable de posséder totalement ce pénis, de l'enserrer entre mes fesses, jusqu'au plus profond de moi, et de sentir son gland à l'intérieur de mon cul, venir masser ma prostate. Je sentais mon propre pénis durcir entre mes jambes, à chaque phase de son va et viens anal. Je serrai désespérément mes fesses sodomisées, pour sentir un peu mieux le mouvement de cette trop mince colonne de chair qui fouillait mes intestins.
Je fis alors signe à l'autre, étendu à côté, pour qu'il vienne insérer son pénis dans ma bouche. Je reconnus aussitôt l'odeur qui m'avait donné tant de satisfaction, juste auparavant, dans l'auto. Et en parcourant de ma langue ls surface de la bête agitée, j'en reconnus les formes, devenus familières, déjà.
Alors, les deux hommes se mirent à gémir et à s'agiter, presque en phase, l'un couché sous moi, avec son sexe dans mon derrière, l'autre à genoux, son sexe dans ma bouche. Le double mouvement des corps m'h y p n o t i s a i t presque. Et je fus prise par surprise lorsque Robert eu une seconde éjaculation, dans ma gorge.
Mon corps doublement transpercé était-il devenu un canal de communication privilégié entre ces deux hommes en chaleur ? En tout cas, à peine eus-je senti le jaillissement du sperme de Robert dans ma gorge, que Dan explosa à son tour, au plus profond de moi. Quelques instants de tension, puis relâchement de tous mes muscles ! Déphasage de la baise. La double étreinte se relâcha; les deux organes, désormais rétrécis, se retirèrent. Dan et Robert firent une pause, reprenant leurs forces, à nouveau étendus sur le lit. Je n'avais pas éjaculé, mais je me sentais formidablement bien, mes forces refaites de m'être abreuvée à la source même de la vie. La nuit blanche de la veille était oubliée. Je n'aspirais qu'à redonner vie à ces deux sexes taris, reprendre la scène, goûter à nouveau au sperme de ces hommes.
Dans la salle de bain, je refis en vitesse mon maquillage défraîchi. J'en revins avec une serviette et du savon et lavai avec soin la queue flasque de Dan. Puis, je recommençai à les masturber tous les deux. De mes mains d'abord, puis avec ma bouche, en alternance. Ils commencèrent à se parler de boulot, de vacances, d'aventures, de rêves. Conversation molle, entre de vieux amis, qui semblaient oublier pour un temps que j'étais là avec eux. Mais pourquoi en auraient-ils tenu compte ? Je n'étais qu'une esclave de passage, affairée à redonner à leur organe sa virilité fonctionnelle. Alors, il se laissaient servir, appréciant sans le dire la douceur de mes caresses, la moiteur de ma bouche qui butinait d'un à l'autre.
Quant à moi, je m'imaginais en masseuse professionnelle, concentrée sur le seul plaisir de mes clients. Et je regardais les deux hommes rassasiés. Lorsqu'ils redevinrent silencieux, je devinai comme une tristesse dans leurs yeux. Ils étaient déçus, sans doute, que leur organe résiste tant au retour du désir. Je les trouvai beaux comme des princes.
Il fallut plus d'une demi-heure, avant que je ne sentes leurs lances se dresser à nouveau. Quand, à force de patience et de caresses persistantes, ils furent enfin prêts pour la baise, je les fis changer de place.
Avec ma salive, je complétai la lubrification du pénis de Robert, que je voulais dans mon cul cette fois. La pénétration fut plus difficile, l'organe étant plus trapu. Mais les sphincters, forcés par l'autre juste avant, se relâchèrent bientôt. Quel moment délicieux que celui de la pénétration lente et profonde d'un sexe d'homme, ouvrant son chemin entre les fèces, jusqu'aux premiers replis du colon, massant au passage, puis en allers-retours successifs, la prostate et les muqueuses sensibles de l'anus ! J'enfonçai dans ma bouche la longue queue de Dan, et me retrouvai dans cette position unique, en équilibre entre ciel et terre, avec deux hommes sur le point de jouir en moi, sans autre pensée que celle de laisser mon corps se faire bercer, défoncer, labourer, emporter finalement par deux corps en extase.
L'étreinte dura plus longtemps, cette fois, mais je n'avais aucune hâte qu'elle cesse. Je prenais plaisir à laisser dans mon cul aller et venir le pénis de Robert, qui remplissait tellement mieux l'espace. Chaque retrait me laissait un peu frustrée par le vide intérieur qui se créait; chaque retour de l'organe me procurait une nouvelle bouffée de plaisir.
En même temps, avec ma langue et entre mes dents, je m'amusais à découvrir le pénis de Dan, ma seconde conquête, si différent de celui de Robert, plus mince, au goût salé moins prononcé, me sembla-t-il (ou était-ce simplement le lavage que je venais de lui accorder ?), et aussi plus nerveux, plus délicat. Et plus je me concentrais sur cet organe à explorer, plus l'autre forait mes entrailles, et plus je sentais ma propre excitation s'accroître. Jusqu'au moment où je perçus les dernières vibrations saccadées, annonciatrices du double orgasme, en phase une fois encore, qui viendrait bientôt me combler.
- « Aaaahhh ! T'es une vraie putain... » cria Dan, en éjaculant à pleine pression une décharge de sperme au goût prononcé. « Aaarrghh ! C'est bon ! »
Au sous-sol, l'autre aussi gémissait. Je fermai les yeux. Quel moment de bonheur ! Pourquoi est-ce toujours si court ? J'avalais, le plus lentement possible, pour mieux le savourer, le liquide de passion de l'homme qui se défonçait dans ma gueule. Troisième fois ce soir là. Quelle initiation mémorable !
Quand les deux hommes eurent extirpé de leur sexe jusqu'à la dernière goutte de sperme, quand ils retombèrent, épuisés, sur le lit, mon pénis était si rigide et tendu que je sentis que j'allais exploser aussitôt. Je vins le placer à l'entrée de la bouche de Robert. Allait-il me rejeter ? Il en aurait eu le droit, après tout : il avait payé pour mes services, pas pour me rendre la pareille. Et c'est en tant que femme qu'il m'avait louée. Je n'avais pas à attendre de sa part le moindre égard pour mon sexe d'homme. Pourtant, Robert entrouvrit les lèvres, me laissant insérer mon organe dans sa bouche.
L'éjaculation fut presque instantanée, libérant une charge de sperme telle qu'il ne parvint à l'avaler qu'à demi. Quel soulagement ! Depuis la veille, je n'avais pas passé une heure sans que mon pénis ne soit bandé. Pas une heure sans expérimenter quelque nouvelle torture, ou subir les séductions cruelles de Monica, puis la voracité de ces deux hommes. Plus de 24 heures de tension se libéraient d'un seul coup dans la bouche de Robert.
Mais le flux était d'une violence trop soudaine. Robert s'étouffa, et je dus retirer mon sexe de sa bouche. Je serrai alors mon pénis avec force entre mes doigts, pour en couper le flot, et me retournai vers Dan. Il refusa d'abord l'offrande, en me repoussant violemment : « J'suis pas une tapette, moi ! Va te faire voir ailleurs ! »
- « J'suis pas une tapette, moi non plus. Je suis une femme. Seulement... disons que j'ai le meilleur des deux mondes. Allez ! Laisse-toi faire. C'est entre nous trois. Ca sortira pas d'ici ! »
Robert comprit que, ayant sucé ce pénis de femme, il aurait à subir toute sa vie les sarcasmes de Dan, si ce dernier ne tombait pas à son tour sous mes charmes. Il insista : « Allez, Dan ! Sois pas straight... Y'a pas mieux que ça pour se refaire ses forces après l'amour ! » Alors Dan ouvrit la bouche à son tour, plus par épuisement que par goût, je crois, et j'y insérai aussitôt mon pénis endolori, qu'il suça avec une énergie retrouvée.
Nous nous sommes assoupis, ensuite, et c'est finalement la sonnerie de la porte qui nous tira de notre torpeur.
-
« Fuck ! Déjà deux heures ! » cria Robert en se précipitant hors du lit, vers son pantalon, posé sur une chaise dans le salon.
-
« Alors, ma petite dégénérée ! Tu nous a bien eus, ce soir, non ? » demanda Dan, en me regardant me lever avec peine et me jucher sur les souliers-aiguille qui attendaient aux côtés du lit.
-
« C'était super, les gars ! » dis-je, en refaisant à la hâte le contour de mes lèvres, rajustant ma perruque, mes faux seins.
-
« Allez ! Habille-toi, Claudia chérie », me lança Monica en entrant dans la chambre. Puis, se retournant vers les deux autres : « Ce fut à votre goût, cette soirée de délices ? »
-
« Mmouais ! »
-
« Si elle ne vous a pas donné satisfaction, faut me le dire, vous savez ! Parce que moi, faut que je complète son entraînement si je veux en faire la parfaite petite pute. Alors, faut que les clients me renseignent... »
Pendant quelques instants, je ressentis une angoisse considérable. Allaient-ils dénoncer mon comportement osé, à la fin de la baise, quand j'avais insisté à mon tour pour y trouver mon plaisir. En absence de Monica, j'étais devenue une femme, et ils étaient devenus mes amants d'un soir. J'avais beaucoup donné, mais exigé en retour de ces hommes que j'avais même désiré et aimé, je crois. Monica revenue, je redevenais l'esclave soumise. Ils étaient mes « clients »; ou plutôt les clients de Monica. Je n'avais pas à les traiter autrement, et surtout pas à en exiger autre chose. De quel droit avais-je cru mériter quelque plaisir en retour
J'eus profondément honte de mon pénis, de ma libido, de ma hardiesse. Plus jamais je n'allais chercher mon plaisir ailleurs que dans la servitude. C'était juré ! Mais de grâce, qu'ils ne parlent pas, cette fois ! Sinon, je le savais, Monica ne me le pardonnerait guère, et j'aurais droit à son fouet. Je baissai les yeux, résignée.
-
« Vous en faites pas, madame. Votre petite garce a été parfaite. N'est-ce pas, Dan ? »
-
« Parfaite, oui ! »
J'étais sauvée. Mais pas de ma honte. Honte de n'avoir pas été qu'esclave. Honte d'avoir, en quelque sorte, trompé Monica en prenant plaisir à ces actes pour eux-mêmes, alors qu'ils ne devraient me satisfaire qu'en tant que don d'obéissance à ma maîtresse. Je m'habillai en vitesse. Monica m'aida avec la fermeture-éclair de ma robe, et nous primes congé de nos hôtes.
Dans l'auto de Monica, je ne pus m'empêcher de pleurer. Monica crut d'abord que j'avais été brusquée par les deux hommes et me demanda des détails. « Non ! Ils ont été parfaits !... Mais... »
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« Mais quoi, ma petite Claudia ? »
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« Je sais pas pourquoi je pleure... Je suis fatiguée... Je sais pas... Mais c'est que... »"
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« Allez, parle. Dis-moi ! Tu dois tout me dire, tu sais ! »
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« J'ai aimé ça, Monica, faire l'amour à ces hommes... »
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« Mais c'est bien, ça ! Et pourquoi ça te fait pleurer ? »
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« J'ai aimé ça, beaucoup ! Et je me dis que c'est pas correct. C'est à vous que j'appartiens; je devrais pas prendre plaisir ailleurs ! »
Alors Monica éclata d'un rire, aussi spontané que tendre : « Pauvre petite Claudia ! Tu t'en veux parce que tu a pris ton plaisir ailleurs qu'avec ta maîtresse ! Mais voyons donc ! Y a pas de mal à ça, ma petite enfant. En autant que c'est moi qui t'y envoies. D'ailleurs, c'est bien mieux comme ça, parce que des hommes, tu vas en voir désormais beaucoup, et t'es aussi bien d'aimer leur faire l'amour. Voyons ! Je suis peut-être cruelle, des fois, mais j'ai pas envie que tu sois malheureuse, Claudia. Allez ! Sèches tes larmes et n'y pense plus. Je veux que tu sois en forme pour demain. Alors mets-toi pas dans de telles émotions. Regarde comme ces deux-là étaient satisfaits. Crois-moi, y a rien d'autre qui compte. Et si tu y trouves ton plaisir, tant mieux ! »
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« J'avais peur que vous m'en vouliez. »
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« Non ! Et j'ai même une bonne nouvelle pour toi. J'ai décidé que, comme tu as été une bonne fille toute la journée, j'allais te laisser dormir dans un lit cette nuit. Une vraie nuit ! T'es contente ? »
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« Oui, madame Monica. »
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« Tu vas pouvoir enlever ton corset, tes souliers... respirer un peu, pour être en forme demain. Je t'ai sorti une magnifique robe de nuit, tu vas voir : t'auras l'air d'une vraie princesse, Claudia. Mais demain, je veux que tu sois en forme.
Par Priscilla
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